Les paysages & l'environnement
Un site naturel, des paysages de Flandre
Situées entre le Port de Dunkerque et la frontière franco-belge, les Dunes de Flandre s’étendent sur 13 kilomètres, et se prolongent au-delà sur encore 11 kilomètres jusqu’à l’embouchure de l’Yser à Nieuport en Belgique.
Elles constituent des espaces naturels et des paysages de première importance. Toute la zone côtière, dont les plages ont un intérêt écologique de niveau international, se situe sur un axe migratoire majeur des oiseaux de l’Europe du nord-ouest.
Elles présentent un paysage ouvert, changeant au rythme des marées et des passages de navires, au gré du vent et des couleurs du ciel. Découvert à marée basse, le vaste estran est tantôt ourlé de dunes, tantôt bordé d’une digue promenade agrémentée, à Malo-les-bains et Bray-Dunes, de villas balnéaires à l’architecture surprenante, et souvent classées.
Le plan d’eau, quant à lui, offre la particularité de laisser apparaître épaves et bancs de sable, milieu de vie de certains mammifères marins.
Les dunes littorales constituent des ensembles discontinus. Leur intérêt écologique se double d’une grande valeur paysagère qui a justifié la mise en place de mesures de protection. L’une des caractéristiques se trouve dans leur dynamique issue d’une géomorphologie active. En effet, les vents dominants Nord-Est ont modelé les dunes de type “flamand” (orientées parallèlement à la côte) alors que les vents du Nord-Ouest hivernaux, plus violents, ont façonné, dans ces massifs dunaires, de vastes dépressions paraboliques, aux fonds plats, dans lesquels affleure temporairement la nappe phréatique.
Une mosaïque d'habitats dunaires
- La dune embryonnaire, due à la fixation par des plantes pionnières des amas de sable se formant sur le haut de plage à la faveur des laisses de mer.
- La dune blanche, caractérisée par la présence de l’oyat très résistant à l’ensablement, et dont les tiges souterraines et le chevelu de racines jouent un rôle de fixation essentiel. Les rehaussements atteignent alors progressivement plusieurs mètres, formant un premier cordon où apparaissent d’autres végétaux tels que l’Elyme des sables (espèce protégée en France), le Liseron soldanelle, le Panicaut maritime ou Chardon bleu (espèce protégée dans la Région). Les dunes blanches à oyats participent en tant que rempart naturel à la protection de l’arrière-pays vis-à-vis d’une submersion marine. Une partie des polders se trouve en effet en dessous du niveau de la mer.
- Les pelouses sèches, en situation plus abritée, dont le couvert végétal est constitué avant tout de plantes herbacées et d’espèces accompagnatrices (Euphorbe des dunes, Violette de Curtis, Orpin âcre, Laîche des sables, Gaillet jaune, Drave printanière, Bugrane rampante...).
- La dune grise, qui doit son nom à la couleur des nombreuses espèces de mousses et lichens, prise par temps sec, parfois exclusives de ce milieu qui composent le couvert végétal. Ce couvert végétal est très fragile et toute dégradation, par piétinement humain ou grattage par des lapins, peut évoluer en plage d’envol du sable.
- La dune à fourrés s’installe sur les sols devenus plus évolués. Un arbuste épineux domine cette strate végétale, l’Argousier, généralement accompagné du Sureau noir, du Troène sauvage, de l’Aubépine monogyne, des églantiers, de ronces, et de lianes.
- La dune boisée apparaît enfin, en limite de la plaine maritime, protégée des vents chargés de sel. Il s’agit de hauts taillis composés essentiellement de peuplier blanc, grisard et tremble, de saule blanc et cendré, d’aulne, de frêne, de bouleau, d’érable sycomore, auxquels se mêlent des espèces provenant de plantations : Peuplier du Canada ou hybrides, pins.
Toute cette diversité est désignée Zone Natura 2000, autant pour la reproduction de nombreuses espèces d’oiseaux (Directive Oiseaux) qui trouvent sur l’estran, repos et nourriture... que pour celle de ses habitats (Directive Habitats). 3 espèces emblématiques créent ce lien de la terre à la mer : le Triton crêté, le Vertigo angustior et le Phoque veau marin.